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La prescription médicamenteuse chez la personne âgée

par CODERPA 06 30 Décembre 2006, 00:13 HANDICAP

CODERPA  06                Première commission

Fiche action 182

Prescription médicamenteuse chez la personne âgée

La fiche suivante est un constat sur l’actualité des accidents causés par l’emploi de médicaments. Elle se base sur les constats effectués par le réseau Qualivie de Nice, sur l’étude réalisée en Haute Normandie et sur une enquête de la DRESS. Elle a mobilisé le professeur Ziegler de l’hôpital de l’Archet à Nice, le Docteur Bezon et les membres de la première commission du CODERPA de Nice.

Le risque Iatrogénique est considéré comme un enjeu majeur de la politique de santé avec 15 000 à 20 000 décès par an, soit 15% du total des hospitalisations.

L’emploi de médicaments est aggravé par l’avancée en âge des patients et par l’inobservance des prescriptions qui atteint 50% des cas. L’inobservance étant le non respect de la prescription : par ignorance totale, par erreur de dosage ou par automédication.

Les risques suivants ont été observés par une étude de la caisse d’assurance maladie et la mutualité de Haute Normandie) :

 -          risque majoré de neurosédation dans 51% des cas, avec risque de chute et de fracture,

 -          risque d’effets indésirables cardiaques dans 16,6% des cas,

 -          risque d’hyperkaliémie dans 12,4% des cas

 -          risque ulcérogène ou hémorragique dans 7,2% des interactions.

C’est à dire qu’après 65 ans les personnes âgées subissent des modifications pharmacodynamiques et pharmacocinétiques qui influent sur :

 -          le volume de distribution,

 -          le volume de l’eau et la masse maigre,

 -          l’augmentation de la masse grasse,

 -          une modification de l’excrétion rénale,

 -          une diminution de la filtration glomérulaire et de la sécrétion tubulaire,

 -          une sensibilité accrue à certains médicaments : les benzodiazépines.

A l’ensemble de ces facteurs, il faut ajouter la comorbidité due à la dénutrition, à la déshydratation et à la mauvaise vision.

 

L’absence de formation en gérontologie des praticiens aggrave ce constat. Le Professeur Hervy du centre hospitalier de Bicêtre, spécialisé en gérontologie déclarait en 1998. « Du fait d’une relative bonne conservation du débit sanguin cérébral et de l’augmentation de la fraction libre circulante à cause des particularités de la pharmacocinétique chez le sujet âgé, le maniement des psychotropes doit être prudent et adapté dans cette tranche d’âge car les effets secondaires sont fréquents et redoutables, pouvant aboutir rapidement à la grabatisation du patient. »

Actions proposées :

Buts :

Eviter les accidents iatrogéniques qui sont à l’origine de 10 à 20% des hospitalisations de personnes âgées dus aux effets indésirables des médicaments

           Informer du risque de l’automédication (actuellement plus de 60 % des personnes y ont recours)

            Améliorer l’observance (actuellement moins de 50 %).

Moyens :

Considérant que les accidents iatrogéniques sont 2 fois plus fréquents après 65 ans. Qu’ils surviennent à l’occasion de circonstances particulières :

Lors d’un changement dans la vie du malade (pathologie intercurrente, évènement de vie, modification de l’environnement…)

 

Lors d’un changement de prescription

 

L’information doit être développée par :

 

-          Des réunions patients, familles / intervenants à domicile / médecins et autres professionnels de santé.

 

-           Des campagnes d’éducation sanitaire : médias, affiches, brochures

 

-          Une formation médicale initiale : développer l’enseignement de la pharmacologie et de la thérapeutique dans les Facultés de Médecine

 

Favoriser certaines modifications du comportement en particulier : 

 

                           Le malade (et l’entourage) :

Demander davantage d’explications au médecin pour bien comprendre sa maladie, l’ordonnance ; préparer les questions ; noter les réponses du médecin.

 

Ne rien cacher au médecin (autres traitements…).

 

Demander éventuellement des informations complémentaires au pharmacien.

 

Demander conseil en cas de symptôme anormal (effets indésirables).

 

Eviter les oublis, les erreurs (rôle de la famille +). 

      Le médecin :

 écouter le malade suffisamment longtemps.

 

Lui expliquer sa maladie, son traitement.

 

Bien expliquer les génériques.

 

Obtenir l’adhésion du malade au traitement.

 

Lisibilité de l’ordonnance.

 

Disponibilité pour répondre aux appels téléphoniques (ou autres) en cas de symptôme anormal ou inquiétant le malade. 

        L’ensemble des professionnels de santé :

 

Eviter les avis contradictoires.

 

Vérifier l’armoire à pharmacie familiale.

 

Danger de certains médicaments anodins tel l’aspirine.

 

Interpréter avec prudence Internet.

 

Evaluation annuelle :

     -          Nombre d’hospitalisations pour iatrogénie, sachant que 60% d’entre elles sont évitables. Les accidents iatrogéniques causent entre 15000 à 20000 décès par an

 

 

-          Nombre d’accidents déclarés à la pharmacovigilance.

 

-          Enquête auprès des pharmaciens…

  

 

 

 

 

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