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Simone de Beauvoir : La vieillesse

par DIRPA 1 Octobre 2008, 10:50 EDITORIAL

La Défense des intérêts des personnes âgées…

Ne serait qu’un vain mot si elle acceptait une dévalorisation du sort économique des personnes qu’elle est censée défendre. Or cette dévalorisation se poursuit actuellement sous nos yeux. Selon Jérôme Pellissier l’Etat estime dépenser trop pour les vieux alors que nombre des besoins essentiels des personnes âgées ne sont pas satisfaits. Dire « nous dépensons trop, c’est dire nous dépensons assez pour les vieux ». Même si leurs besoins essentiels ne sont pas couverts... Une telle affirmation est un véritable thème de propagande asséné pour irriter les contributeurs actifs qui  paient leurs cotisations sociales. Toutefois une telle affirmation mérite d’être étayée par l’étude des situations réelles.

Comment acheter 5 fruits ou légumes par jour lorsque les prix des matières agricoles s’envolent, avec un revenu de 633 euros par mois ?

Aussi en propos de rentrée, je vous propose de voir la vidéo jointe de Simone de Beauvoir, enregistrée à l’occasion de la publication de son livre sur la vieillesse en 1970. Je vous encourage par ailleurs à lire son magnifique livre « une mort si douce » qui décrit la fin de vie de sa mère.

De nombreux propos n’ont pas pris une ride dans l’examen de la situation faite aux vieux :

-         La condition économique conditionne l’état de la personne âgée, y compris au plan psychologique,

-         Une société qui réduit le sort misérable de ses membres au plan économique a quelque chose de pourri,

-         Cette situation remet en cause les fondements, l’essentiel même, de la société,

-         La volonté de conserver le pouvoir pour ne rien changer, situation déshonorante vis-à-vis de personnes usées.

Aussi la Défense du pouvoir d’achat des personnes âgées détermine la ligne de partage entre ceux qui acceptent une forme de conditionnement idéologique et ceux qui sont réellement soucieux de défendre les plus faibles dans notre société. Avec une inflation portée à des niveaux jamais vus depuis vingt ans nous devons obtenir les indexations nécessaires au maintien du pouvoir d’achat.

 


Guy Muller

 

 

  http://www.dailymotion.com/playlist/xcle4_laurentinus_simone-de-beauvoir/video/x3a5rj_simone-de-beauvoir-interview_creation


La vieillesse de Simone de Beauvoir : note de l'éditeur

 

Les vieillards sont-ils des hommes ? À voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter. Elle admet qu'ils n'ont ni les mêmes besoins ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité puisqu'elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire ; elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir.

Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d'ailleurs contradictoires, qui incitent l'adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable mais un autre. Il est le Sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote et extravague. Qu'on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas on l'en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l'ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. Quand j'ai dit que j'y consacrais un livre, on s'est le plus souvent exclamé : « Quelle idée ! C'est triste ! C'est morbide !»

C'est justement pourquoi j'ai écrit ces pages. J'ai voulu décrire en vérité la condition de ces parias et la manière dont ils la vivent, j'ai voulu faire entendre leur voix ; on sera obligé de reconnaître que c'est une voix humaine. On comprendra alors que leur malheureux sort dénonce l'échec de toute notre civilisation : impossible de le concilier avec la morale humaniste que professe la classe dominante. Celle-ci n'est pas seulement responsable d'une « politique de la vieillesse » qui confine à la barbarie. Elle a préfabriqué ces fins de vie désolées ; elles sont l'inéluctable conséquence de l'exploitation des travailleurs, de l'atomisation de la société, de la misère d'une culture réservée à un mandarinat.

Elles prouvent que tout est à reprendre dès le départ : le système mutilant qui est le nôtre doit être radicalement bouleversé. C'est pourquoi on évite si soigneusement d'aborder la question du dernier âge. C'est pourquoi il faut briser la conspiration du silence : je demande à mes lecteurs de m'y aider.

La vieillesse de Simone de Beauvoir

Essai

 

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