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Conclusion des entretiens avec les maires

par DIRPA 12 Novembre 2008, 09:57 LA DEFENSE DES RETRAITES

INTERSYNDICALE des Alpes Maritimes

CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FGR-FP- FSU

Conclusions des entretiens

avec les maires des Alpes Maritimes

La grille des entretiens a été construite en Intersyndicale. Deux des maires des villes les plus importantes n’ont encore pas répondu : Nice et Antibes.

L'intersyndicale en réunion de travail

Pouvoir d’achat des retraités : le plus faible de France

Un article récent de Médiapart fournit  une  explication concernant l'absence de tout plan permettant le  maintien, ou l'installation, des salariés dans les communes des Alpes Maritimes. C’est l’une des conséquences d’un libéralisme échevelé et d’une spéculation immobilière fulgurante. L'effet le plus immédiat en est l’appauvrissement des actifs qui consacrent une part trop importante de leur revenu aux loyers ou à l’achat. Les personnes âgées qui ont des ressources beaucoup plus faibles trouvent des loyers indexés qui grimpent beaucoup plus vite que leur pension. Pour fixer les idées, l’augmentation des pensions et retraites est de 2% par an au maximum, alors que l’augmentation des prix du foncier est de 10% par an (doublement en 7 ans) !

 Où vit-on le mieux en France ?
Trois enquêtes récentes publiées en 2007/2008 convergent en donnant le dernier rang du classement national à notre Département. A notre connaissance après ce constat aucune réaction n’a été enregistrée des pouvoirs publics pour l’infirmer. En conséquence les municipalités essaient de réparer au cas par cas les graves dégâts causés par un libéralisme économique non maîtrisé.

Selon l’INSEE, rapport publié en octobre 2007

C’est en Ile-de-France, en Rhône-Alpes et en Alsace que les niveaux de vie médians sont les plus élevés. Dans l’Ouest, les inégalités de revenus sont les plus faibles, alors qu’elles sont les plus fortes en Ile-de-France.

Les taux de pauvreté sont les plus élevés en Languedoc-Roussillon, en Provence - Alpes - Côte d’Azur, dans le Nord et en Seine-Saint-Denis. Dans le Nord, les Bouches-du-Rhône et en Seine-Saint-Denis, les familles nombreuses sont particulièrement touchées, ce qui entraîne une pauvreté plus fréquente des enfants. Dans les départements les plus ruraux, la pauvreté frappe plus souvent les personnes âgées.

Selon le secours catholique sur la situation des plus de 60 ans la pauvreté des personnes âgées a été bien enrayée dans les années 60, mais aujourd’hui, avec l’évolution modérée du montant des retraites et l’augmentation du coût du logement, particulièrement marquée dans certaines régions ou agglomérations, les personnes âgées redeviennent un public sensible qui, outre les difficultés financières, est souvent touché par l’isolement.

En PACA, les loyers moyens sont élevés, particulièrement dans le parc privé. Le Secours Catholique rencontre beaucoup de personnes seules, souvent âgées, ou de couples sans enfant dont les ressources sont faibles, et leur taux d’effort ressort comme un des plus élevés de France.

L’Express confirme que le soleil se paie très cher dans le Sud de la France. Ce n’est pas dans les Alpes-Maritimes que l’on vit le mieux contrairement à l’image donnée aux touristes qui ne font eux que passer.

Comme tous les ans c’est le cabinet Eneis qui a effectué une enquête auprès de l’ensemble des départements. De nombreux paramètres sont analysés : commerces, culture, coût du logement, dynamisme économique, sécurité, santé des habitants, offre de soins, situation sociale, etc.

Le coût du logement

Il donne un classement peu flatteur aux Alpes Maritimes qui se trouvent reléguées à la 94ème place. Les départements les moins bien placés étant Paris (96ème), la couronne parisienne, les Bouches du Rhône et le Var. L’Ariège, l’Allier, la Nièvre et l’Aude occupent les premières places. Ces données ont une conséquence sur le montant des loyers et le prix des maisons de retraite.

L’action sociale

Les Alpes Maritimes sont classées en 95ème position sur les 96 départements français. Or cette étude calcule les efforts réalisés par les Conseils généraux en faveur des personnes âgées. L’équipement en structures d’accueil pour les personnes âgées obtient une note de 1 sur 8. Le nombre de bénéficiaires de l’Apa une note de 0,5 sur 4. Les Clic ne couvrent pas entièrement le département : note de 3 sur 4.

Pour l’équipement en lits médicalisés la note est de 1 sur 4. Elle est de 2 sur 4 pour le nombre d’équipements en lits.

L'intersyndicale en réunion de travail


La qualité de vie

Permet au département d’obtenir un meilleur classement grâce à certains items. Toutefois il faut noter que certaines notes redressent le niveau à savoir :

  -  la proximité du littoral,

  -  la proximité de la montagne,

  -  la température moyenne,

  -  le nombre de jours de pluie.

Pour les autres indicateurs la sécurité et le coût du logement n’obtiennent que 0,5 sur 4.

La situation sociale

Est abîmée par un constat déjà fait par les organisations syndicales. Face à un excellent revenu médian qui permet d’obtenir un rang de 20ème au classement, le taux de chômage et le nombre d’allocataires au RMI ruinent ce bon classement. Le taux de chômage classe les Alpes-Maritimes au 59ème rang et le nombre d’allocataires au RMI les font descendre au 67ème rang.

Avec un 50ème rang les Alpes-Maritimes se présentent comme un petit paradis pour certains et un enfer pour les autres.

En conclusion l’action des municipalités doit s’attacher à éviter la création de zones de pauvreté en intégrant l’ensemble d’une population dans des aires géographiques équilibrant les diverses composantes de population. Si Villefranche et Beaulieu par exemple sont devenues des réserves de riches, cela a pour conséquence inverse la création de réserves de pauvres. L’absence de tout contact entre ces populations, le clivage entretenu sont porteurs d’importants risques futurs. Or le propre d’une municipalité doit être la recherche d’une cohabitation harmonieuse de sa population


L'intersyndicale en déplacement

Logement et SRU

Des difficultés apparaissent dans toutes les villes qui sont très éloignées de l’objectif de la loi SRU de 20% de logements sociaux. La spéculation immobilière, l’absence de réserves foncières ont créé une situation intenable pour les actifs. En ce qui concerne la population des retraités, ils sont soumis aux mêmes conditions, aggravées par la faiblesse des retraites. Lors du décès d’un conjoint la charge du loyer+charges rend difficile le maintien dans les lieux du conjoint survivant.

La ville de Menton apparaît comme la plus éloignée de l’objectif SRU avec 3% de logements de ce type. Le foncier constructible se réduit et des solutions locales sont trouvées. Les constructeurs doivent accepter de consacrer 20% du nombre de logements à des logements en PLS. De nombreuses autres communes sont hors la loi : St Jeannet, Tourrettes sur Loup, Pégomas, Gattières, La Colle, Roquefort les Pins, Tourrette Levens et Villefranche sur mer avec des niveaux inférieurs à 3%

Les villes de Nice et de St Laurent sont situées autour de 10%.

Les villes les mieux placées au plan de la loi sont celles de Cannes et Grasse avec un taux supérieur à 13%. La ville de Cannes surestime de +  de 3% sa contribution à l’objectif SRU. Peut-être faut il entendre que c’est l’objectif à atteindre en fin de mandat. Le maire de Grasse est satisfait de son plan d’action visant à réhabiliter de nombreux logements anciens. Il déplore que d’autres communes de la communauté d’agglomération ne fassent aucun effort en ce domaine ! D’où un risque pour Grasse de devenir une cité-dortoir. Cet argument est repris par le maire de Menton qui voit l’essentiel de sa population active aller travailler à Monaco.

Il est inutile de chercher de nombreuses communes dépassant les 15% : Drap et la Trinité sont seules dans ce cas avec 16%.

Ce constat montre la particularité du dépatement des Alpes Maritimes trop orienté vers le tourisme et peu ouverte aux actifs. L’absence d’industries a pour conséquence une faiblesse générale des salaires. La Fonction Publique enregistre de nombreux refus d’installation des couples confrontés à la cherté des prix des logements. En ce qui concerne les personnes âgées elles bénéficient souvent de programmes HLM anciens et doivent rechercher de plus petites unités de logements du fait du montant croissant des charges.

 
Personnes âgées et dépendance

L’ensemble de nos interlocuteurs privilégie une politique de maintien à domicile. Les CCAS assument cette politique de façon graduée :

-                       politique de loisirs et d’organisation d’ateliers, de visites variées,

-                       aides au maintien à domicile sous forme d’APA, de repas à domicile,

-                       des foyers-restaurants maillent certaines communes : Cannes, Nice, St Laurent,

-                       aide à la constitution de dossiers, avec l’aide d’assistantes sociales.

Les CCAS semblent donc bien travailler dans un maillage social. Nos inquiétudes concernent la répartition des CCAS et les zones de non couverture. Nous avons aussi besoin d’obtenir des chiffres sur les montants des crédits alloués aux actions engagées par les CCAS. Le Conseil Général doit bien avoir une consolidation des comptes et avoir une idée des sommes mises en jeu dans ce domaine.

Nos interlocuteurs sont unanimes pour considérer que la maison de retraite est un dernier recours. Cette opinion est d’ailleurs conforme à des sondages qui montrent une grande défiance de la population vis-à-vis des maisons de retraite. Dans la réalité moins de 20% de la population achève sa vie en MDR. Mais la venue en maison est peut être mal préparée et encore plus mal acceptée. Y entrer c’est endosser un habit de vétusté déclarée, c’est s’inscrire dans un retrait sociétal et vivre une infantilisation retrouvée. C’est une régression très mal assumée y compris par les familles qui ont le sentiment d'abandonner les leurs. Le maire de Menton qui visite les MDR de sa commune a surtout peur que les familles abandonnent définitivement leurs anciens. Il considère que la MDR doit être dans un tissu urbain car les distances éloignent les familles. Le maire de Grasse se déclare favorable au maintien à domicile et nous renvoie sur le Conseil Général pour les maisons de retraite.

Nombre de maisons de retraite sont dans le secteur privé et accueillent ceux qui peuvent payer des prix élevés. Elles sont donc entièrement soumises aux lois du marché. La création de chaînes de MDR par fusion d’établissements est à l’origine d’une hausse continue du prix de leur valeur. Lors des fusions le prix au mètre carré fait l’objet d’un ajustement par les commissaires aux apports ce qui entraîne inéluctablement une hausse des prix payés par les usagers. 

 
Avec le Député-Maire de Menton


Fiscalité locale

Nos interlocuteurs disent tous que la fiscalité est restée stable très longtemps mais que des tensions se produisent actuellement. En conséquence ils seront sans doute obligés d'augmenter leurs ressources pour faire face aux besoins. Seule la ville de St Laurent du Var annonce une baisse de 16% de sa fiscalité sur les 3 dernières années. Mais c’est une commune qui abrite beaucoup de jeunes couples et qui a beaucoup construit ces dernières années. De ce fait la population des personnes âgées y est plus faible qu’ailleurs.

Cannes n’a pas répondu à cette question.

Conclusion

Il appartiendra à l’intersyndicale de se fixer de nouveaux objectifs de recherche. Rappelons à cet égard que nous n’avons commencé nos visites qu’au mois de mai et que les élections ont retardé certaines prises ce contact.

Notre point fort est d’avoir été compris par nos interlocuteurs qui souvent ont embrayé sur la faiblesse des revenus comparée aux coûts du foncier. De nombreuses enquêtes étayent notre constat sur la faiblesse des revenus des retraités. Mais le Conseil Général dispose de statistiques par commune et par décile issus des services fiscaux. Il nous faudrait obtenir des chiffres plus récents.

De même l’activité des CCAS mérite une vision provenant d’un niveau supérieur agglomérant les dépenses effectuées en faveur des personnes âgées.

La relance des deux villes les plus importantes devrait être effectuée afin d’avoir une vision complète de la situation dans notre Département. 

 

Guy Muller, rapporteur du groupe

 

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